Faire vivre l'humain au cœur de l'économie.


Bienvenue sur le blog de Finance for Entrepreneurs. Voici notre traduction de « finance for entrepreneurs » : mettre la finance au service des entrepreneurs ! Pourquoi ce projet ? Pour faire vivre l’humain au cœur de l’économie. Comment ? Suivant l’adage « Pour changer l’économie, changez les outils de mesure de l’économie », nous proposons 12 indicateurs d’évaluation et de dynamisation du capital-dirigeants (capital-humain). Ils permettent à nos adhérents certifiés d'animer des formations.


Finance for Entrepreneurs est un groupe de recherche, une communauté réelle. Notre intérêt commun ? La dimension humaine de l'entrepreneuriat et du capital-investissement. Depuis 2008, nous nous sommes constitués en association à but non lucratif, indépendante et autofinancée. Précurseurs en psychologie entrepreneuriale, nous sommes membres de l'Observatoire de l'immatériel.

samedi 9 avril 2011

Les faux sages : ces anciens qui n’écoutent plus.

Depuis que je suis petit, j’ai appris à me taire quand plus ancien que moi parlait.



Fort peu sûr de moi, je lâchais prise sur mes maigres certitudes quand d’autorité on me les démontait.



A juste titre la plupart du temps.



Mais parfois ma candeur heurtée trouvait un réconfort tardif dans la résurgence, éternelle et incorruptible, du réel : l’ancien avait berné la vision neuve, bouleversante, vraie, créative, que je lui avait soumise ; la reconnaître, c’était pour lui remettre trop de choses en cause dans les étagères entassées de sa vie, et surtout ébranler l’unique atout sur lequel il avait, de paresse en compromis, regroupé son expertise : l’ancienneté.



Toutefois je n’avais pas encore rencontré ces anciens vrais, qui illuminent votre vie comme un sourire tire les rides en étoile d’un vieillard poli par le temps. Ceux-là écoutent, comme au premier jour, avec les oreilles de l’esprit et du cœur, et la sourdine juste que leur ont donnée les cabossures de l’âge.


Leur écoute est la plus grande leçon qui soit : une immense caisse de résonnance à la taille de leur expérience.



Ils nous invitent à table et la maigre viande que nous rapportons de la chasse trouve chez eux la sauce et les arômes, les condiments et les légumes, la musique et le décor.



Notre vision existe par la perspective, le recul, le dépouillement qu’ils lui donnent.



Et notre pauvre et fier gibier fait en se mélangeant à tant de bonnes choses une sauce puissante, savoureuse et de bon aloi.





J’ai récemment contacté un fonds pour lui proposer mes services dans le discernement qu’un parcours atypique m’a appris à pouvoir porter sur le choix et l’articulation des personnes en entreprise. Pleine de bonne volonté, la gérante, qui croit que la gestion humaine est une science occulte, m’envoie voir ses deux meilleurs conseils pour qu’ils valident ma sorcellerie… Le premier m’appelle, refuse de me voir pour cause de temps, me pose trois questions, conclut en disant que ce que lui ai dit est limpide et me taille illico un short à dix-huit poches auprès de la gérante. Le second, sur mon insistance et celle de la gérante, me reçoit.



C’est un grand sorcier car il est à la fois chef de deux entreprises, serial entrepreneur et coach d’entrepreneurs. Son entreprise est magique car elle n’a pas besoin de talents extérieurs : dès qu’elle a un besoin elle l’intègre à 100% dans l’entreprise. Il a enfin des pouvoirs magiques car en trois minutes de conversation il m’avait déjà dit que j’ « ouvrais trop ma gueule », que « je manquais d’humilité » et que j’étais « manipulateur ». J’avais tout faut parce que j’avais utilisé des mots interdits : « méthode » et « postulat ». Quand j’ai parlé de ma méthode mes observations il a pris avec avidité des notes sur mon vocabulaire. Et quand j’ai voulu lui montrer des cas concrets voire lui faire une démonstration il a balayé ma proposition d’un revers de la main. Il avait mieux à faire : profiter de ma visite pour me coacher et me dire que ma vocation était d’être responsable commercial.



Comme c’était un grand sorcier j’ai accusé le coup, d’autant qu’au lancement d’une entreprise on est jamais aussi peu sûr de soi. Et puis le temps et les clins d’œil du Ciel ont fait leur office.



Extraits du feed-back que je lui ai envoyé sur notre épique entretien :




Bonsoir Monsieur,



Je vous remercie encore du temps que vous m'avez accordé, de la "correction fraternelle" qui fait toujours du bien... et des pistes de réflexion que vous m'avez soumises.



La déstabilisation dans laquelle vous m'avez laissé vous aura montré que je ne suis finalement pas tant que ça un homme de certitudes ;-)...



[...]



Je suis conscient de ce que j'ai des choses à apaiser, des limites à trouver, un besoin d'être compris de l'extérieur, mais ne suis-je pas en mesure d'aider avec pertinence parce que précisément j'ai précédé les gens dans leurs souffrances, leurs interrogations, leurs blocages? Qui peut dire qu'il a réglé tous ses problèmes avant de se lancer?



[...]



Je suis frustré de ne pas pu vous en montrer davantage, car, comme Tipiak "tout est dans la recette" et pour s'en apercevoir il faut gouter...



Maintenant, comme je suis insolent, je dois vous livrer ces réflexions:



- j'emprunte à la méthode militaire le souci de coller au terrain au détriment de toute méthode fermée : ceci est une innovation, comme s'imposa, par sauts qualitatifs brusques, un mode de raisonnement tactique dissuadant les chefs de vouloir recommencer dans un mimétisme figé les mêmes batailles, fussent-elles nombreuses.



- l'armée a toujours privilégié l'amalgame, i.e. le mélange d'officiers jeunes et d'officiers issus du rang au sein des unités combattantes; pas tant pour former les jeunes officiers (c'est le boulot du capitaine), que selon la conviction qu'il faut toujours apporter à la vieille pratique experte la vision neuve, inouïe, sans marque ni conditionnement des jeunes chefs;



- peut-on être en même temps chef d'entreprise et coach? Le premier est l'homme de la subsidiarité, l'autre du contrôle, le premier transmet une tâche sans faire d'entrisme dans l'exécution, le second a vue sur tout ses tenants, le premier est public, le second est secret, le premier est collectif, le second exclusif,... En intégrant tous vos acteurs en interne, là où le partenariat permet de s'enrichir continuement, il me semble ... que vous agissez en coach et non en chef d'entreprise. Un acteur du RH dépérit à être enfermé dans une structure unique. J'ai eu le sentiment de passer un test d'élimination et non une rencontre de partage et d'échange. Et pourtant Dieu sait si certains grands et éminents anciens ont eu la patience de le faire avec un jeune blanc bec comme moi; c'est leur écoute qui m'a propulsé, le dernier en date étant Jacques WEBER, pas plus tard que jeudi soir.



Alors je vous propose encore, parce que je suis convaincu de sa valeur ajoutée et non pour une victoire commerciale de plus... de passer mon test!



Je vous souhaite une très bonne soirée.



Bien cordialement,



François BERT
















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