Faire vivre l'humain au cœur de l'économie.


Bienvenue sur le blog de Finance for Entrepreneurs. Voici notre traduction de « finance for entrepreneurs » : mettre la finance au service des entrepreneurs ! Pourquoi ce projet ? Pour faire vivre l’humain au cœur de l’économie. Comment ? Suivant l’adage « Pour changer l’économie, changez les outils de mesure de l’économie », nous proposons 12 indicateurs d’évaluation et de dynamisation du capital-dirigeants (capital-humain). Ils permettent à nos adhérents certifiés d'animer des formations.


Finance for Entrepreneurs est un groupe de recherche, une communauté réelle. Notre intérêt commun ? La dimension humaine de l'entrepreneuriat et du capital-investissement. Depuis 2008, nous nous sommes constitués en association à but non lucratif, indépendante et autofinancée. Précurseurs en psychologie entrepreneuriale, nous sommes membres de l'Observatoire de l'immatériel.

mardi 31 mai 2011

Quels sont les déterminants d’une relation investisseur-entrepreneur réussie ?


Comment créer une véritable synergie entre ce détenteur d’énergie et ce porteur de vision créative ? Selon Patrice BRASSEUR(1), maitre de conférences sur l’humanité créatrice, l’argent est un puissant agent d’information(2) qui canalise le temps, la conscience, l’énergie de l’être humain, et donc son intention et son intelligence créative. Plus qu’un simple outil de rémunération du temps de travail, c’est avant tout un système de promotion, d’incitation, de motivation des communautés humaines vers un objectif commun d’épanouissement personnel et collectif.
L’argent est donc un moyen de valorisation des richesses de l’être humain dans sa relation à la société et à la planète. L’argent étant un activateur du potentiel infini de chaque porteur de projet, nous pourrions ainsi résumer la relation entre l'investisseur(3) et l’entrepreneur : chacun possède une ressource, le premier est l’énergie et le second la vision créatrice, et c’est uniquement lorsque ces deux ingrédients se rencontrent que le rêve devient réalité, que l’utopie, en tant qu’espoir de civilisation, se concrétise. 
Pour une bonne synergie entre ces deux ressources et leurs possesseurs, il faut une subtile interdépendance dans la relation humaine. Pourtant les trois types de financement que sont la donation, le crédit ou l’investissement ont chacune d’entre elles des modalités différentes. Dans la suite de cet article, nous nous attarderons sur l’investissement, bien que les deux autres soient tout aussi intéressants(4).
L’investisseur est souvent perçu comme un actionnaire dont le seul intérêt est le fameux retour sur investissement. Pour arriver à cet objectif du profit l’investisseur n’hésitera pas à recruter - en support à l’entrepreneur visionnaire - un manager efficace pour baisser les coûts, monter les prix, et ainsi augmenter la marge et donc la valorisation de l’entreprise.
A chaque tour d’investissement, la part du fondateur est réduite, mais peu importe me diriez-vous, il vaut mieux avoir une petite part d’un gros gâteau, qu’une grosse part d’un petit gâteau. Ainsi l’entrepreneur deviendra à son tour investisseur grâce à l’argent récupéré lors de la revente de ses parts. Cependant la motivation de l’entrepreneur est-elle la même que celle de l’investisseur ? Est-il prêt à perdre le contrôle de son projet ? Et l’investisseur, est-il uniquement attiré par la seule rentabilité d’un projet ?  
Quels sont les déterminants d’une relation entrepreneur-investisseur réussie ? Pour analyser ceci, plongeons-nous dans la relation humaine, dans l’équilibre délicat entre don et contre-don. Comme nous l’exprime justement Marcel MAUSS(5), les sociétés primitives n’étaient pas basées sur le contrat ou l’échange mais sur le triptyque du don : donner – recevoir – rendre, lui-même basé sur une articulation contradictoire entre intérêt personnel et coopération, égocentricité et altérité, liberté et contrainte. 
Ainsi pour créer une relation vraie, pour neutraliser le chantage affectif(6) dans la relation humaine entre entrepreneur et investisseur(7), il est indispensable de réunir ces trois aspects :
1- Conscientiser ce que chacun donne, reçoit et rend,
2- Dépasser les rapports de dépendance et de pouvoir(8),
3- Rechercher l’interdépendance impliquant responsabilités et engagements.
Concernant le premier point, quelle est la contribution à attendre de l’entrepreneur et de l’investisseur ? Voici une piste de réflexion :

Entrepreneur
Investisseur
Donne
Reçoit
Donne
Reçoit
Vision – Idée
Support Financier
Argent - Energie
Profit
Temps
Soutien - Confiance
Contact - Réseau
Participation Décision
Excitation Créative
Crédibilité - Légitimité
Conseil - Temps
Intelligence Créative

À propos du second point, comment ne pas sombrer dans la dépendance et la domination ? Pour cela, l’innovation dans le domaine de la gouvernance, tel que l’holacracy, nous donne des pistes pour les prises de décision par consensus ou consentement prenant en compte les objections des parties prenantes du processus stratégique. Car comme nous le savons tous, le détenteur de l’argent possède le pouvoir de décision quant à l’orientation structurelle de notre société. La notion de démocratie quant à sa propriété et son utilisation est en perpétuelle redéfinition dans l’histoire de nos civilisations.
Pour le troisième point, quelles modalités favorables dans le pacte d’actionnaire pour favoriser l’interdépendance ? La vision court terme imposée par le retour sur investissement déraisonnable est en opposition avec la vision long terme (consciente ou non) de l'entrepreneur. Une meilleure adéquation entre le retour sur investissement demandé, tant d’un point de vue quantitatif que temporel, et la vision partagée par l’investisseur et l’entrepreneur permettrait une plus grande efficience du projet. Entre les investisseurs qui n’interviennent que sur la demande de l’entrepreneur et les statuts de social business no profit no loss – qui rémunère l’actionnaire à hauteur du taux d’inflation et réinvestit le reste pour l’amélioration ou la réplication du modèle, de nombreuses pistes sont à explorer.
En période d’opportunité et de transformation comme celle que nous traversons actuellement, l’innovation et l’évolution dans la relation entre les détenteurs d’argent et les porteurs de vision créative est indispensable pour rendre plus neutre et remplir de conscience cet argent « qui n’a pas d’odeur ». Et n’oublions surtout pas que les modalités intrinsèques de nos moyens d’échange orientent tout autant nos comportements et nos relations, et qu’il est toujours possible de les transformer pour en faire de véritable activateur de richesses…


Christophe PLACE et Matthieu LANGEARD

Un grand merci à Cyril BERTRAND et Keyvan NILFOROUSHAN pour leur relecture avisée.

(1) La guérison planétaire par l'économie : http://www.psychosophie.com/conferences/2008/12-decembre_2008
(2) Agent de confiance universellement reconnu par tous et imposé par la loi et la taxation.
(3) Qu’il soit investisseur, préteur, ou donateur.
(4) En effet, Le don n’impose en théorie aucune modalité quant à l’utilisation de cet argent, dans la pratique, la défiscalisation, le retour sur image, et l’évaluation de l’impact sont devenu primordiaux. Le crédit impose une modalité stricte dans le temps du remboursement intégral de l’argent prêté ainsi que son taux d’intérêt sans aucun impact au système de prise de décision du créditeur, limitant ainsi le risque de perte de cet argent. L’investissement propose une participation plus ou moins grande à la prise de décision du receveur avec le risque de perdre cet argent en cas de faillite de l’entreprise.
(5) MAUSS Marcel. Essai sur le don. L’Année sociologique, Paris, 1924.
(6) Le chantage affectif est une manœuvre destinée à profiter des faiblesses ou de la sensibilité. Cela consiste habituellement à inspirer à cette personne un sentiment de culpabilité et/ou de responsabilité morale. Le chantage peut provenir de la jalousie, de la dépendance excessive, ou du désir d'obtenir plus d'attention ou de modifier le comportement de la personne victime de ce type de chantage. Le chantage c'est aussi une façon d'obtenir de l'argent ou autre chose de la part de quelqu'un.
(7) Nous pourrions d’ailleurs résumer cette relation comme la rencontre entre la ressource inexploitée qu’est l’énergie socialement reconnue par tous de l’investisseur, l’argent, et le besoin inassouvi de l’entrepreneur de parcourir son chemin de héros, le projet.
(8) Impliquant le fantasme du dominant et l’angoisse du dominé.

mercredi 25 mai 2011

La puissance de l'entrepreneur-fondateur

Dans mon activité de coach je me retrouve souvent à travailler avec les entrepreneurs-fondateurs sur leur culpabilité d'être trop directifs avec leur équipe.

C'est bon signe vous me direz (ils ont une conscience) mais je ne soupçonnais pas l'ampleur du chantier (auquel je suis moi-même confronté en partie pour l'animation de FFE) : comment être directif, car porteur de la vision et des valeurs du projet, tout en étant collaboratif ?

Le fait est qu'être leader sur un projet, c'est devoir être en contact avec sa propre puissance : certes animer mais aussi affirmer sa vision, impulser un tempo, recadrer, faire des choix, laisser partir des personnes qui ne seraient pas assez alignées avec le projet, etc.

Or pour certains, être puissant, c'est flippant. Les raisons sont multiples mais j'en vois une en particulier : l'entrepreneur-fondateur ne peut compter que sur lui-même pour s'autoriser à être dans sa puissance.

C'est une responsabilité que lui-seul peut prendre. Or exercer sa puissance dans un groupe, cela ne peut pas plaire à tout le monde, provoque forcément des incidents et nécessite des ajustements. Ce qui naturellement lui met parfois le doute. Ceci n'est pas un programme de rééducation à la tyrannie... mais bien un questionnement sur le fait que la solitude de l'entrepreneur-fondateur est bien pire qu'on le dit : il doit prendre seul la responsabilité de sa légitimité. S'il fait porter cette responsabilité à quelqu'un d'autre que lui, c'est cuit.

Entreprendre Autrement

1- Nous valorisons les entrepreneurs atypiques et non les purs produits de la culture managériale des grandes écoles et des grands groupes. Nous valorisons l'épaisseur humaine et les trajectoires de vie intenses et singulières qui ne rentrent pas dans les cases mais donnent du sens à l'action.

2- Nous constatons que nos handicaps visibles ou invisibles sont des sources potentielles d'innovation : l'entrepreneuriat, l'innovation, c'est transformer le poison en élixir. Charles Gardou (Lyon 2) parle dans son livre de ce photographe de Thonon-les-Bains qui, victime d'une maladie l'obligeant à vivre dans le noir, créé "un ingénieux appareil de guidage et de détection d'objets, avec gamme sonore pour les prises de vues", etc. qui lui permet "d'écouter la lumière" et de continuer à travailler. (Fragments sur le handicap et la vulnérabilité, pour une révolution de la pensée et de l'action)

3- Nous avons la conviction qu'un accompagnement adapté peut leur permettre à ce type de situation de "passer à l'échelle" dans une logique entrepreneuriale. Nous proposons donc la création d'un incubateur dédié à l'accompagnement de porteurs de projets ayant un handicap et surtout à la centralisation de solutions, trucs et astuces duplicables selon le type de handicap : Entreprendre Autrement est une démarche concrète. Cet incubateur, sorte de chien-guide d'aveugle pour entrepreneurs, concernerait l'axe de la formation continue de la Chaire Handicap de Lyon 2.

4- Nous proposons de décloisonner les notions limitantes de personnes handicapées et de personnes valides grâce aux notions de handicaps visibles et de handicaps invisibles. L'idée est de créer du lien - tous fragiles, tous humains. Les organisation ont beaucoup à apprendre de l'intégration dans leurs effectifs, à tous les niveaux hiérarchiques, de personnes ayant un handicap visible. La culture managériale est crispée sur l'excellence de l'expertise et la rapidité de "l'exécution" (sic). Or si être un manager c'est être la locomotive qui tire les wagons, la grande question est bien d'arriver à destination ensemble, avec tous les wagons... Or une personne ayant un handicap visible met à l'aise tout le monde pour communiquer sur ses handicaps invisibles (maladies, troubles de l'apprentissage, sociopathies, chronopathies,...). L'humain est alors remis au centre du système, pour une performance globale... et durable.

Le comité Entreprendre Autrement de FFE,

Matthieu Langeard (Human Equity), Jérôme Adam (JenCroisPasMesYeux.com), Paul Wachten (Awarness), Keyvan Nilforoushan (Quadrivium), Stéphane Roder (MisterRecycle)

lundi 23 mai 2011

Chronopathie



 Domination du court terme,

effacement de l’avenir comme promesse,

aspiration infantile au tout-tout-de-suite,…

Jour après jour, il nous faut « gagner » du temps, donc perdre notre vie.

Pourtant la durée apaisée est constitutive de la vie heureuse.

Son effacement au profit de l’immédiateté,

de l’accélération annule jusqu’au sens des actes et au goût des choses.

Il existe un lien direct entre cette « maladie du temps »

et la « maladie de l’argent » : l'argent à court terme,

sans la vision industrielle et la juste rétribution du travail.

La boulimie fébrile est-elle la règle ?

> Comment créer un temps

qui corresponde aux besoins minimaux de la vie humaine ?

La vraie vie est l’enjeu.

(d’après Jean-Claude Guillebaud sur « le temps compacté », La Vie)


L'idée est de remettre l'humain (et ses rythmes) au coeur du système.

Les partisans de la culture managériale (vs. entrepreneuriale)

mettent le résultat financier au centre du système.

Ils critiquent cette vision humaniste mais en ont autant envie que peur.

C’est un lieu de grande fragilité pour eux,

lieu d’incohérence, d’inadéquation et d’ambivalence.

La solution est une pédagogie calme et de la... patience :

je ne peux pas chercher à convaincre

mais affirmer ce que je crois, quand c’est possible.

Je sais ce que je sens.

Je peux donc faire confiance en ce que je crois :

> L'innovation, le développement des personnes

et l'intelligence collaborative créés durablement de la richesse.

dimanche 15 mai 2011

Quand les balles rebondissent...

Nos amis nous aident parfois à faire de surprenantes découvertes...L'une d'entre elles m'a fait découvrir HAPPY LAB, une association dont le slogan est "libérer le bonheur"... Incroyable non ?


Le plus incroyable est comment leur site internet donne le sourire...



De fil en aiguille, me voilà devant le défi de « ne pas râler pendant 21 jours », recommandation de Christine Lewicki, auteur de “J’Arrête de Râler!”, Editions Eyrolles 2011 ; le conseil de Philippe Gabilliet d’être, en temps difficiles, un optimiste de but et un pessimiste de chemin … "cela va être difficile, mais nous allons y arriver"... Conseil avisé pour un jeune entrepreneur, n'est-il pas ?



Que d’oxygène ! Aller voir et respirer !



http://www.happylab.fr/



Tutorial de Philippe Gabilliet sur l’optimisme



Après un petit rappel des propos sur le bonheur de Alain le pessimisme est d’humeur, là où l’optimisme est de volonté »… Philippe nous donne une piste pour être optimiste en temps difficile… avoir une posture de vigilance : être un optimiste de but et un pessimiste de chemin…. Vous êtes perdus, regarder la vidéo !


http://www.dailymotion.com/video/xc2o75_interview-phillipe-gabilliet-l-opti_news