La
quantification de ses capacités dans le but d’améliorer ses performances est
une pratique utilisée depuis longtemps par les sportifs de haut niveau.
L’adoption de cette pratique par les consommateurs et les salariés est récente.
Sa diffusion a été facilitée par la prolifération des applications
informatiques intégrant des fonctions de traitement statistique et des méthodes
de recherche utilisées en psychométrie, comme par exemple, l’experience sampling method (ESM).
La
Harvard Business Revue (HBR) a publié en septembre dernier un article intéressant
sur ce sujet, You, By the Numbers. Better
performance through self-quantification ,
écrit par H. James Wilson, chercheur à Babson Executive Education. L’article traite
de l’auto‑mesure (auto-analytics),
une pratique qui consiste à collecter délibérément des données sur soi-même
dans le but d’améliorer ses performances et son bien-être par une meilleure
conscience de soi.
En
préambule de son article, H. James Wilson évoque l’exemple de Stephen Wolfram, un
entrepreneur et scientifique passionné de mathématiques, qui a collecté pendant
22 ans des données sur ses habitudes au travail : les courriels, le temps
passé en réunions, le temps passé en conversations téléphoniques, les appels
entrants et les appels sortants, les nombre des frappes sur le clavier… Ce
travail d’auto-mesure a révélé le fait qu’il était attaché à ses habitudes et
qu’il aimait travailler seul, tard dans la nuit.
Fallait-il
22 ans pour arriver à cette prise de conscience ? La question mérite d’être
posée. Selon H. James Wilson, l’exemple de Stephen Wolfram montre qu’en absence
d’un but clair d’amélioration de ses performances - j’ajouterai, d’une
réflexivité bienveillante - les données issues de l’auto-mesure risquent de
rester inexploitables.
Typologie des outils
d’auto-mesure
Il
existe aujourd’hui, selon H. James Wilson, deux groupes distincts d’outils
d’auto-mesure : les trackers et
les nudgers. Les trackers mettent en lumière les modes de
fonctionnement de l’utilisateur et l’aident à fixer ses buts. Par exemple, ils
permettent de tracer les habitudes de sommeil, la consommation d’aliments gras,
la consommation de sucre, le temps passé en réunions, la fréquence des visites
chez les clients,…
Les nudgers sont des outils « d’aide à
la décision » qui guident l’utilisateur vers ses buts à l’aide de questions
adaptées à ses préférences. Ce sont des applications on line qui interpellent l’utilisateur et lui rappellent, par
exemple, qu’il est temps de prendre une pause, ou bien, d’arrêter de boire du
café, ou bien, de ralentir votre rythme de parole pendant une présentation,…. Le
logiciel propose les bonnes questions au bon moment grâce à la reconnaissance préalable des
préférences de son utilisateur. Actuellement, la
tendance est à la convergence des trackers
et des nudgers en une seule
application accessible à des utilisateurs interconnectés.
Quelles sont
les pratiques auxquelles s’appliquent ces outils ?
Elles
sont nombreuses : mieux étudier, être à l’heure, zéro dettes, passer plus
de temps avec sa famille, mieux dormir, mieux manger, reprendre un entrainement
sportif, aider les autres, apprendre à apprendre….. H. James Wilson les
regroupe en trois catégories selon la dimension mesurée : le physical self, le thinking self et l’emotional
self.
Les
outils qui s’appliquent au domaine du physical
self, Sleep On It, Fitbit, Jawbone Up, Nike+ FuelBand, se focalisent sur
les habitudes corporelles : se nourrir, dormir, pratiquer un sport,… Par
exemple, Sleep On It collecte des données quantitatives et qualitatives sur les
habitudes de sommeil. Compte tenu de cela, il permet à l’utilisateur de
comprendre pourquoi certains jours il se sent dynamique ou, au contraire,
léthargique et comment il peut optimiser la relation entre ses priorités, le
repos et sa performance.
Rescue
Time, Quantified Mind, EPOC neuroheadset, Voyuri sont des outils qui couvrent
le domaine du thinking self. Ils se
focalisent sur les préférences de pensée et sur la productivité du travail intellectuel.
Voyuri, par exemple, permet à l’utilisateur de visualiser où et dans quelle
mesure il focalise son attention lorsqu’il surfe sur le web.
Les
outils qui couvrent le domaine de l’emotional
self, MoodPanda, 750 Words, Mappiness, MoodKit,… se focalisent sur la
production des données permettant à l’utilisateur d’identifier la relation
entre ses émotions, ses décisions, ses actions, les situations où il se trouve.
MoodKit, par exemple, aide l’utilisateur à tracer ses émotions dans le temps. Sur
la base de ces données l’application lui fait des recommandations pour
améliorer sa performance et sa satisfaction.
« Better performance
through self-quantification » : s’agit-il d’une idée nouvelle ?
Les
outils sont récents, le principe est ancien… Les applications informatiques
permettant la quantification des habitudes d’une personne (self-quantification) sont le fruit de nombreux travaux de recherche
réalisés dans les domaines des sciences cognitives et du comportement. Aux
Etats Unis ces travaux mobilisent des laboratoires de recherche, des internautes
et des entreprises dans un véritable mouvement de co-création de connaissances.
C’est le cas des projets Quantified Self (http://quantifiedself.com/about/), Quantified
Mind (www.quantified-mind.com),
Experientia (www.experientia.com/blog/). Adossés à un blog, à un site Internet et à une communauté d’utilisateurs
intéressés par l’auto-traking, ces projets proposent à qui le souhaite d’expérimenter
et d’améliorer les applications de self-quantification
à l’étude.
A
proprement parler, la pratique de la mesure des performances individuelles dans
le milieu professionnel n’est pas complètement nouvelle. Depuis l’essor de
l’industrialisation à la fin du XIXe siècle et ce grâce aux travaux initiés par
Frédéric Taylor il est bien admis que les conditions de travail (la luminosité,
la cadence, le bruit, le stress) ont une incidence directe sur la productivité
des personnes aux postes de travail.
Ce
qui est vraiment nouveau c’est l’opportunité donnée à chacun de produire des
données sur ses pratiques grâce aux NTIC et à la facilité d’accès aux
applications informatiques par toutes sortes de canaux : ordinateurs, téléphone
portable, ipod... Grâce à cela, aujourd’hui les salariées peuvent choisir les
habitudes professionnelles qu’ils souhaitent mesurer, les outils pour collecter
ces données, les tâches et les techniques qui les rendent plus productifs et
dont ils sont les plus satisfaits,… tout cela indépendamment du contrôle des managers.
Des managers qui, pour la plus part d’entre eux, sont régulièrement confrontés
eux-mêmes à l’évaluation de leurs performances.
L’article You,
By the Numbers. Better performance through self-quantification de H. James Wilson a mis en avant l’idée que l’auto-mesure permet à un
utilisateur d’accéder à sa capacité à réfléchir sur ses pratiques pendant
l’action et sur son action et de changer. Cependant,
le fait que la self‑quantification conduise à une meilleure conscience de soi
et, par là, à l’exercice d’une réflexivité bienveillante facilitant les
performances et le bien être de la personne ne vas pas de soi.
D’une
façon plus générale affirmer que l’auto-mesure est un passage obligé pour améliorer
ses performances professionnelle, personnelles ou sportives, c’est affirmer le
caractère opératoire de la réflexivité humaine dans toute sa complexité, cette
capacité qu’à la personne humaine à réfléchir pendant l’action, sur son action,
sur le sujet de l’action et à changer, sous certaines conditions, son mode
opératoire.
Il
est prometteur de considérer que les recherches appliquées portant sur la
dimension humaine en capital‑investissement réalisées par l’association Finance
For Entrepreneurs (FFE) viendront enrichir cette perspective. Rappelons que FFE
développe des indicateurs pour la cartographie et l’accompagnement du potentiel
entrepreneurial et des risques liés aux porteurs de projets et dirigeants
d’entreprises. Son approche est fondée sur l’attention accordée aux expériences
concrètes et personnelles des entrepreneurs, des investisseurs et des
praticiens de l’accompagnement de ces deux acteurs incontournables de la vie économique
et sociale.
Douze
indicateurs ont déjà été construits
« héros de sa vie »,
« conditions de vie », « leadership », « tolérance à
la critique », « initiatives et réalisations », « rapport
au jeu », « capacité à déplacer les règles », « rapport au temps »,
« conscience de l’argent », « confiance et ancrage
corporel », « capacité à générer du vivant », « capacité à
rester au centre ». En collaboration avec Symatop, start-up de Limoges
ayant bénéficié de plus de 1 M€ d’investissement, un test de personnalité
entrepreneur est aujourd’hui commercialisé. Plus qu'un test, l’exercice
TopProfil Entrepreneur permet l'évaluation et l'accompagnement du potentiel
entrepreneurial de porteurs de projets, de dirigeants d'entreprises et
d'équipes de direction.
Cet
outil associe 15 ans de recherche en psychologie entrepreneuriale, les neurosciences
et des algorithmes innovants. Il permet à des coachs, des investisseurs, des
incubateurs et des décideurs d’animer et de cadrer une rencontre autour d'un
projet d'entreprise. Les
innovations du TopProfil Entrepreneur :
- La
diversité et la complexité des personnes sont prises en compte.
- L'approche
est fondée sur la hiérarchisation et non l’élimination de paramètres (pas de
catégorisation).
- Le
participant est appréhendé dans le cadre de son propre fonctionnement, il n'a
pas à entrer dans un cadre d'évaluation.
- La
méthodologie repose sur une logique d’exercice : la mise en mouvement du
participant favorise les prises de conscience.
Rodica
MICU
Merci à Benoit Arnaud (Groupe Edhec) pour sa recommandation de l’article
de James Wilson.
Selon H. James Wilson Quant, l’auto-mesure
pourrait être également un vecteur d’innovation et de croissance pour
l’entreprise, cf. H. James Wilson, Five
Good Reasons to Champion Auto-Analytics in Your Organization, January 26,
2012, disponible sur http://blogs.hbr.org/cs/2012/01/five_good_reasons_to_champion.html,
consulté le 2 octobre 2012.
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